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396 t15^9] JOURNAL
ronne de France; laquelle qualité ridicule lui ayant été déférée par seize faquins, lui fut confirmée par Ie parlement imaginaire, le vrai parlement étant captif en diverses prisons de la ville. Et est à remarquer que, par les lettres de lieutenant géneral [octroyées au duc de Mayenne,] il fut ordonné qu'il y auroit deux sceaux nouveaux de différente grandeur aux armes de France: le grand pour le conseil, et le petit pour ies parle-mens et chancelleries, dont l'inscription seroit le scel du royaume de France.
Un sire de Paris fit peindre en ce tems le duc de Mayenne avec une couronne impériale sur la tête.
Le samedy 18, par ordonnance du duc de Mayenne et du conseil de l'Union, furent tirez des prisons du Louvre et de la Bastille le doyen Seguier, les conseillers Perrot, Jourdain, Bu Puys, Turnebus; les presidens Amelot et Forget, le secretaire Mortier et l'avocat Beney; et remis en liberté, qui fut rachetée de la plupart par quelque somme. Combien qu'ils fussent seulement chargés du soupçon de favoriser le party du Roy, la réputation d'être riche étoit un des plus mauvais témoins qu'on eût sçû avoir. Les autres demeurent prisonniers, encor qu'ils ne fussent plus coupables que ceux qu'on avoit élargis. La Sainte Veuve se mocquoit des demoiselles et femmes de bien qui alloient voir leurs maris à la Bastille : « Je « prens, disoit-elle, un singulier plaisir à voir ces dete moiselles crottées, qui vont à la Bastille raccoutrer « les hault dc chausses de leurs maris. »
Le vendredy il\ de ce mois, le Roy, par un édit, transporta à Tours l'exercice de la justice, qui se souloit rendre en la cour de parlement de Paris \ et là fut fait avocat du Roy maître Louis Servin, par démis-
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